NOS PROJETS

PROJET CASSAVA

AVANT PROPOS



AVANT PROPOS

1-    BUTS DE LA CULTURE
2- BOTANIQUE
2.1. Description
2.1.1. Racines
2.1.2. Tiges
2.1.3. Feuilles
2.1.4. Inflorescences
2.1.5. Fleurs
2.1.6. Fruits
2.1.7. Graines
2.2. Phases végétatives
2.2.1. Phase de reprise
2.2.2. Phase d'installation
2.2.3. Phase de développement foliaire
2.2.4. Phase d'accumulation des réserves
2.2.5. Phase de repos
2.2.6. Seconde phase de développement foliaire
2.2.7. Seconde phase d'accumulation des réserves
2.2.8. Seconde phase de repos

3. VARIÉTÉS

4. ÉCOLOGIE
4.1. Besoins en chaleur
4.2. Besoins en eau
4.3. Besoins en lumière
4.4. Besoins en sols
4.5. Besoins en altitude

5. CULTURE
5.1. Multiplication
5.1.1. Préparation du sol
5.1.2. Choix des boutures
5.1.3. Préparation des boutures
5.1.4. Multiplication rapide (
5.2. Plantation
5.2.1. Époques de plantation : elles varient avec les lieux de plantation
5.2.2. Écartements
5.2.3. Mise en place
5.3. Entretiens
5.4. Fertilisation
5.5. Récolte et rendement
5.6. Accidents - Maladies et Ennemis
5.6.1. Accidents
5.6.2. Maladies
5.6.3. Ennemis : les insectes

6. TECHNOLOGIE
6.1. Préparation des rondelles et des bouchons
6.2. Préparation des cossettes et de la farine
6.3. Préparation de la fécule et du tapioca
6.4. Valeur alimentaire du manioc
6.5. Détermination de la qualité des farines de manioc
7- Production selon les pays

8- Utilisation du Manioc
9- Bienfaits du manioc
9-Conservation

10-Conclusion

1. BUTS DE LA CULTURE
Le manioc est cultivé pour ses racines tubérisées qui entrent pour une grande part dans l'alimentation quotidienne de nombreuses populations, surtout africaines. C'est une plante riche en amidon. Elle est consommée soit directement sous forme de " manioc vert ", soit sous forme de farine.
            Dans l'industrie, le manioc sert à la préparation de l'amidon, de la fécule, du tapioca, de biscuits, de pâtes alimentaires, de colles, de glucose, etc... Dans certains pays, on fabrique de l'alcool à partir des tubercules de manioc. Les feuilles peuvent se consommer sous forme de " brèdes ".
Enfin, le manioc sert à l'alimentation animale soit en vert, soit en cossettes, bouchons, farine, etc...

2. BOTANIQUE
Le manioc est originaire du Brésil, où sa culture est très ancienne. C'est une plante vivace qui peut croître plusieurs années si on ne l'arrache pas.

2.1. Description
2.1.1. Racines
C'est la partie utile de la plante. Ces racines sont fasciculées et se renflent en se gorgeant d'amidon. La plante forme une centaine de racines mais quelques-unes seulement se tubérisent.
Les tubercules ont de 20 à 80 cm de long et de 5 à 15 cm de diamètre. Ils sont attachés au collet de la plante par un pédoncule plus ou moins long, parfois inexistant. Ils se situent à quelques centimètres de la surface du sol.
Une coupe transversale d'un tubercule montre :
" Une écorce externe grise violacée, jaunâtre ou brune formée de liège.
" Une écorce interne de 2 à 10 mm d'épaisseur, le "phelloderme", blanche ou rose plus ou moins violacée, pauvre en fécule et riche en produit toxique, la " manihotoxine ".
" Un cylindre central blanc ou jaune clair riche en fécule.
Les tubercules ont des formes très variables et pèsent de 100 g à 3 Kg chacun. Un pied de manioc peut produire 5 à 6 Kg de tubercules et parfois plus.
(Schémas : 1 - Système radiculaire
2 - Une racine tubérisée
3 - Coupe transversale d'un tubercule).

2.1.2. Tiges
Le manioc peut se présenter avec une ou plusieurs tiges, plus ou moins verticales et atteignant 1 à 6 m de haut.
Elles sont de couleur variée : blanc verdâtre, gris, jaunâtre, violacé, rouge, brun,... Leur diamètre est de 3 à 4 cm en moyenne.
A une certaine hauteur, ces tiges peuvent se ramifier en 2 ou 3 branches, qui à leur tour peuvent se ramifier jusqu'à dix fois au cours du cycle. Cette ramification provoquée par la floraison, est sous contrôle variétal. Elle est également influencée par les facteurs du milieu. Le port de la plante est donc variable : rampant, étalé, dressé ou érigé.
Lorsque les feuilles tombent, on remarque à leur point d'insertion une protubérance protégeant un œil. On appelle cet ensemble protubérance-œil, à tort, " nœud ". Ces nœuds sont disposés en spirale et la longueur des " entre-nœuds " est décroissante de la base au sommet.
Les tiges ne s'aoûtent que dans la moitié inférieure de leur hauteur, et comportent dans cette partie, une moelle centrale.
(Schémas : 4 - Ramification
5 - Détail d'un nœud).

2.1.3. Feuilles
Elles sont caduques, car elles tombent durant la phase de repos du manioc, alternes et palmilobées : 3 à 11 lobes.
Les feuilles mesurent de 10 à 20 cm de long et sont portées par un pétiole qui peut être réduit à quelques millimètres ou qui peut atteindre 6 cm de long et dont la couleur va du jaune clair au rouge en passant par le vert.
(Schéma 6 : Feuille).

2.1.4. Inflorescences
Elles apparaissent aux points où les tiges et les branches se ramifient. Ce sont des grappes qui comprennent en général 80 à 120 fleurs mâles et 4 à 10 fleurs femelles. Ces dernières se trouvant à la base des inflorescences.
(Schéma 7 : Inflorescence).

2.1.5. Fleurs
Elles ont 1 cm environ de diamètre et sont généralement jaunâtres.
Les fleurs mâles comprennent un calice de 5 sépales soudés à la base et 10 étamines.
Les fleurs femelles comprennent un calice de 5 sépales libres, un ovaire divisé en 3 loges et surmonté d'un style portant un stigmate divisé en 3 parties portant de nombreuses protubérances
Les fleurs mâles et les fleurs femelles ne s'ouvrent pas en même temps : la fécondation est donc croisée, de plus les fleurs mâles ne sont pas toujours fertiles.
(Schémas : 8 - Fleur mâle)
9 - Fleur femelle).

2.1.6. Fruits
Ce sont des capsules déhiscentes. Elles mûrissent en 5 mois et projettent les graines à 10 m environ. Elles sont de la même couleur que les rameaux et comportent à leur surface externe 6 ailes plus ou moins sinueuses. Elles renferment 3 loges contenant chacune 1 graine.
(Schéma 10 - Extérieur et coupe d'un fruit).

2.1.7. Graines
Chaque graine a 5 à 13 mm de long sur 3 à 7 mm de large et possède un tégument marbré. A la base, on trouve un renflement ou "caroncule ". Les graines sont oléagineuses. Elles mettent plusieurs mois à germer.
(Schéma 11 - Graine).

2.2. Phases végétatives
Le manioc se multiplie par boutures et son cycle végétatif varie de 6 à 24 mois et plus selon les conditions climatiques ou d'altitude.

2.2.1. Phase de reprise
5 jours après sa mise en terre, la bouture émet ses premières racines puis de minuscules feuilles plissées apparaissent. Cette phase dure 15 jours.
(Schéma 12 - Reprise d'une bouture).

2.2.2. Phase d'installation
Les jeunes racines s'allongent et les premières tiges apparaissent. Cette phase dure une quinzaine de jours mais peut se prolonger durant un mois et parfois plus.

2.2.3. Phase de développement foliaire
Les tiges se développent, se ramifient et les feuilles apparaissent. La surface foliaire atteint son maximum en 3 mois. Cette phase dure 4 mois environ, c'est à dire jusqu'à la fin de la saison des pluies. Quelques racines commencent à se tubérisé.

2.2.4. Phase d'accumulation des réserves
L'accumulation des réserves d'amidon dans un nombre variable de racines (tubérisation) a lieu dès les premières semaines, mais ne devient visible à l'œil qu'à partir du 2ème mois et continue au rythme des conditions du milieu.

2.2.5. Phase de repos
En altitude et en zone à saison sèche prolongée, le manioc perd complètement ses feuilles et le bois prend sa teinte définitive. Cette phase dure 1 à 2 mois Le manioc n'entre jamais complètement en repos en zone humide (saison sèche courte ou peu accusée).

2.2.6. Seconde phase de développement foliaire
Pour des cycles culturaux de plus d'un an, les yeux terminaux donnent des pousses et la plante se couvre rapidement de feuilles. Cette phase dure 5 mois.

2.2.7. Seconde phase d'accumulation des réserves
La fécule s'accumule à nouveau dans les racines qui prennent leur taille définitive en 7 mois environ, c'est-à-dire jusqu'en septembre.

2.2.8. Seconde phase de repos
Le manioc perd à nouveau ses feuilles et on le récolte

3. VARIÉTÉS
Toutes les variétés locales cultivées appartiennent au genre Manihot - espèce Utilissima. Par ailleurs, on cultive des hybrides artificiels qui proviennent de croisements entre diverses espèces de manioc.
Plus de 300 variétés sont cultivées à Madagascar, mais on recommande l'utilisation des hybrides suivants :

Consommation
Féculerie
Double fin
- Tuléar
- Fianarantsoa
- Hauts-Plateaux
- Antsiranana
- Toamasina
- Côte-Nord-Ouest
H.53
H.45
H.45 - H.53
-
-
-
H.41
-
-
-
-
-
H.54
H.54
H.54
H.58 - H.57
H.58
H.58

Caractéristiques des principaux clones cultivés à Madagascar :
H.45 : Très doux - Demande des sols riches, alluvionnaires, légers et bien drainés. Résiste à la mosaïque et assez bien à la pourriture.
H. 53 : Le meilleur manioc doux - Donne de bons résultats sur les sols riches de collines et sur les alluvions bien drainées. Résiste à la mosaïque et assez bien à la pourriture. Préconisé pour le séchage.
H.54 : Demi-doux, gros rendements - Résiste à la mosaïque. Peut-être séché (cossettes et rondelles)
H.58 : Demi- doux. Très bonne reprise des boutures. Bons rendements. Couvre bien le sol.

4. ÉCOLOGIE
4.1. Besoins en chaleur : Le manioc ne pousse normalement que dans les régions tropicales et tempérées - chaudes : à 0°C le manioc meurt - vers 1 à 2° C seul le bois meurt tandis que les racines restent vivantes - vers 8°C seules les branches supérieures sont tuées. Il faut pratiquement 25 à 30°C de moyenne durant la végétation du manioc.

4.2. Besoins en eau : Le manioc supporte des régimes de pluies très divers qui vont de 550 mm par an jusqu'à 4 m. Les meilleurs rendements s'obtiennent avec des hauteurs de pluies variant de 1 à 2 m annuellement avec 3 mois de saison sèche. Au-dessus de 2.000 mm de pluies/an, les racines de manioc pourrissent en terre.
La teneur en fécule des racines est maximale durant la saison sèche. Sur les Hauts-Plateaux et dans la région de l'Ouest, la saison sèche bien marquée favorise l'accumulation de la fécule. Ces régions constituent les zones d'élection de la culture industrielle (Lac Alaotra, Sakay, Mahajamba et le Sambirano.

4.3. Besoins en lumière : Le manioc est essentiellement une plante de lumière. La formation d'amidon dépend directement de l'ensoleillement.

4.4. Besoins en sols : Le manioc demande des sols légers, meubles, profonds, à pente faible et riches en humus et en matières minérales. Il peut se contenter de terres relativement pauvres (latérites) à condition qu'elles ne soient pas soumises aux inondations et qu'il n'y ait pas d'eau stagnante.
Enfin, le manioc n'aime pas les terres lourdes et argileuses. Le sol idéal est de texture sablo-argileuse, profond, non compact, bien drainé et avec un pH de 6.

4.5. Besoins en altitude : Le manioc pousse depuis le niveau de la mer jusqu'à 1.500 m d'altitude environ où les températures trop basses limitent sa culture. A Madagascar, le manioc est cultivé aussi bien dans les régions humides de la Côte-Est que dans les contrées sèches du Sud.

5. CULTURE

5.1. Multiplication
Le manioc se multiplie par bouture. Le semis des graines n'est utilisé que dans les stations de recherche pour la création de nouvelles variétés et de nouveaux hybrides.

5.1.1. Préparation du sol
- En terre déjà cultivée, le manioc est en général précédé d'un engrais vert que l'on enfouit (crotalaria, tephrosia, ambrevades, antaka, pois Mascate, vohem, etc...)
- En terre de défriche : il faut sous-soler à 60 cm de profondeur
- Epandage du fumier et des engrais minéraux NPK
- Labour du terrain à 20 - 25 cm de profondeur
- Puis repos de la terre durant un mois
- Affinage à l'aide d'un pulvériseur à disques que l'on fait passer plusieurs fois et d'une herse.
- Si le terrain est humide ou en pente : faire des billons suivant les courbes de niveau.

5.1.2. Choix des boutures
- Choisir des variétés adaptées au terrain où l'on veut planter et à la région
- Eviter de prendre des boutures sur des pieds atteints de maladies, de mosaïque en particulier.
- Prendre des boutures pendant les phases de repos du manioc. Si on les prélève durant les phases d'activités, la teneur des racines en amidon diminue.
- L'âge des boutures est important :
" Les boutures de 1 an reprennent vite mais sont sensibles par la suite aux insectes et à la sécheresse
" Les boutures de 2 ans ont une reprise plus lente mais résistent bien mieux par la suite.
- Choisir les boutures sur des bois assez gros (15 à 20 mm) et présentant beaucoup de " nœuds "
- Il est bon de posséder une pépinière de manioc ne servant qu'à la production de bonnes boutures : 1 ha de pépinière permet de planter 5 à 6 ha.

5.1.3. Préparation des boutures
- L'époque de bouturage ne correspond pas toujours à l'époque de récolte. Les bois de boutures seront mis en jauge en attendant cette époque favorable. On fait des fagots avec les tiges de manioc récoltées et on enterre la base de ces fagots dans des trous de 20 à 25 cm de profondeur, faits en plein air, semi-ombragés, protégés contre les prédateurs et dans un sol sec. Les boutures sont inclinées à 45°. On peut les conserver ainsi durant 2 à 4 mois.
- Juste avant la plantation, on coupe les tiges avec un sécateur ou un outil bien tranchant tous les 20 à 25 cm en gardant 4 à 6 yeux par bouture. On laisse en général le tiers supérieur des tiges qui est généralement herbacé et mal pourvu en substances de réserves.
- Les sections doivent être nettes pour que les cals cicatriciels se forment bien.
- On peut, éventuellement, traiter les boutures avec des insecticides et des fongicides, surtout pour celles issues de bois stockés

5.1.4. Multiplication rapide (Technique préconisée par FOFIFA)
La méthode de multiplication par bouturage classique est lente ; chaque pied donnant une dizaine de boutures par an. Ce système peut être remplacé avantageusement par l'utilisation de boutures issues des pépinières installées en dehors de la période de plantation :
" Choisir des pieds de manioc sains
" Les couper à 25 cm du sol avec un sécateur ou un outil bien tranchant, afin de permettre la repousse.
" Choisir des boutures saines, aoûtées, à écorce bien lisse, yeux espacés, avec intérieur blanc ou jaune clair.
" Faire un traitement thermothérapique pendant 30 mn afin d'éliminer les maladies et de favoriser la germination
" Faire une première pépinière ou germoir avec des boutures distantes de 10 x 10cm.
" Transplanter dans une deuxième pépinière après 1 à 1,5 mois à 50 x 50 cm de distance - boutures plantées droites, inclinées ou à plat à 5 cm de profondeur si on dispose de grosses boutures bien aoûtées.
Calcul du nombre de boutures obtenues :
A partir d'une tige de manioc donnant 16 boutures mises en pépinière au mois de Mars pour être plantées définitivement en Novembre de l'année suivante :
" 1ère coupe 6 mois après la mise en pépinière (Août) : 96 boutures
" Coupes suivantes tous les 4 mois puis arrêt de la coupe 7 mois avant plantation (Avril) - on obtient : 192 (4è coupe des 16 boutures) + 768 (2è coupe des 96 boutures) + 768 (1ère coupe des 128) + 3.456 (1ère coupe des 576) + 1.152 (1ère coupe des 192) = 6.632 boutures, c'est à dire, 1 tige de 16 boutures donne 6.632 boutures pour 0,5 ha de plantation après 18 mois.
" Multiplication à partir de Mars
Arrosage Pas d'arrosage Arrosage

CALENDRIER

M A M J J A S O N D J F M A M J J A S O N D

16
96 128 576 192
Plantation
Mise en place
pépinière
" Multiplication à partir de Novembre
Pas d'arrosage Arrosage Pas d'arrosage Arrosage

N D J F M A M J J A S O N D J F M A M J J A S O N

16
96 128 576 192 768
Plantation
768 Plantation
Première plantation
À partir d'une tige
La superficie des pépinières dépend des besoins en boutures et de la surface à planter
mitohy
" Entretiens des pépinières :
- arrosage juste après plantation
- 2 arrosages /jour pendant 1 mois
- buttage des pieds si nécessaires
- sarclages
- transplantation à la 2è pépinière après 1 à 1,5 mois
" 2è pépinière :
- arrosage après repiquage
- arrosage 1 fois / jour le soir
- buttage des pieds si nécessaire
- sarclages
- ramassage des feuilles malades qui tombent
- durée : une campagne entière (tiges bien aoûtées bonnes à être plantées)
- coupe des tiges à 25 cm du sol (pour permettre repousses)

5.2. Plantation
5.2.1. Époques de plantation : elles varient avec les lieux de plantation :
- sur la Côte Est : on peut planter toute l'année
- dans les zones humides, il vaut mieux planter au moment du départ de la végétation - par exemple : de Novembre à Décembre au Lac Alaotra
- ailleurs, on attend soit le début de la saison des pluies (Novembre) soit la fin de la phase d'activité (Mars).

5.2.2. Écartements : varient avec la richesse du terrain et avec la variété :
- En terre riche : on conseille de planter à 1,20 m en tous sens, soit 6.900 pieds/ha
- En terre moyenne : on conseille de planter à 1 m en tous sens, soit 10.000 pieds/ha.
- En terre pauvre, on conseille de planter à 0,80 cm en tous sens, soit 15.000 pieds/ha.

5.2.3. Mise en place
On peut planter les boutures soit droites, soit inclinées dans le sol à 45°, soit couchées à plat dans le sol :
" on plante verticalement lorsque les boutures sont courtes
" on plante à 45° dans la majeure partie des cas en enfonçant les boutures sur les 2/3 de leur longueur
Dans les deux cas précédents, il faut veiller à ne pas mettre les boutures la "tête en bas", ce qui diminue les rendements
" La plantation à plat ne peut se faire que dans les terres bien préparées et non humides. Elle semble donner de très bons résultats. La profondeur sera de 3 à 5 cm.
" Si le terrain a été billonné, il faut planter les boutures sur la crête des billons
Le mode de mise en place des boutures dans le sol influence très nettement la phase de reprise.
(Schéma 13 : Mode de plantation)

5.3. Entretiens
- Remplacement des manquants : doit se faire le plus tôt possible, après la phase de reprise. Utiliser des boutures spécialement conservées à cet effet.
- Binage-sarclage : un mois après la plantation pour détruire les mauvaises herbes, c'est-à-dire, lorsque les jeunes maniocs ont de 20 à 30 cm de haut.
- Binages : peuvent se répéter à volonté lorsque le terrain est sale : 3 à 5 fois pendant les 4 premiers mois après la plantation.
- Buttage : lorsque les plants ont 40 à 60 cm de haut.
- Ecimage : peut être utile à ce moment-là pour les pieds qui n'ont pas encore ramifié
Par la suite, les pieds du manioc couvrent bien le sol et il n'y a pas de façons d'entretien jusqu'à la récolte.

5.4. Fertilisation
- Fumure organique : 30 à 40 T/ha de fumier de ferme bien décomposé enfoui lors du labour. On admet que le manioc produit 1 tonne de plus de tubercules par tonne de fumier apporté
- Fumure minérale : elle est destinée, d'une part à corriger les déficiences éventuelles de certains sols et d'autre part, à compenser les exportations des éléments minéraux par les récoltes
Les formules préconisées peuvent être :
" Azote : on ne conseille pas en général son apport sauf en terrain pauvre à raison de 30 à 40 unités/ha
" Acide phosphorique : 50 à 60 unités/ha
" Potasse : 120 à 150 unités/ha
Soit :
NPK 11.22.16 = 275 kg/ha enfouis lors du labour
Chlorure de potasse : 70 kg/ha en 2 apports
Urée 46% : 40 kg/ha
" Application de la fumure azotée et potassique :
½ dose à la phase d'installation (1 mois environ après plantation)
½ dose à la seconde reprise de la végétation (vers 11 - 12è mois après plantation)

5.5. Récolte et rendement
- Sur la Côte-Est : on peut récolter lorsque le manioc a 6 à 12 mois pour la consommation de racines fraîches.
- Sur les Hauts-Plateaux : la récolte ne peut se faire que vers l'âge de 18 à 24 mois
On conseille de récolter durant la saison froide, c'est-à-dire, de Mai à Octobre afin de bénéficier de la richesse maximale des racines en fécule.
L'arrachage se fait essentiellement à la main
- Les rendements varient de 3 à 15 T/ha en racines, mais ils peuvent atteindre 60 T/ha en terres fertiles. Le record mondial atteint 150 T/ha.

5.6. Accidents - Maladies et Ennemis
5.6.1. Accidents
- Grêle : provoque parfois d'importants dégâts. Les rendements sont fortement diminués
- Pourriture des tubercules : due à des conditions de milieu défavorables comme l'excès d'humidité. D'autres fois, il apparaît une nécrose du cœur des tubercules et ceci est peut-être due à une carence en oligo-éléments
- Lignification des tubercules : la proportion de bois et de cellulose des tubercules peut parfois augmenter dans les terres argileuses, par exemple si l'on garde les tubercules durant 3 ans dans le sol. Ces tubercules lignifiés ne donnent qu'un faible pourcentage de fécules.
- Malformation des racines : due à des sols mal préparés

5.6.2. Maladies
- Mosaïque : due à un virus qui déforme et modifie la couleur des feuilles puis fait mourir la plante dans les cas les plus graves
- Pourridiés : dûs à des champignons qui asphyxient et font pourrir les pieds de manioc par leur base.
- Feu de manioc : dû à des bactéries qui provoquent des taches sur les feuilles
- Pourriture des tubercules : due, soit à la pénétration des bactéries et de champignons dans les tubercules
- Défrissement des extrémités : dû à des conditions de milieu défavorables (froid) et à des champignons qui provoquent la mort des extrémités des tiges et des branches (en particulier l'anthracnose).
Pour lutter contre ces maladies, la voie la plus prometteuse est l'emploi de variétés tolérantes et la création de variétés résistantes.

5.6.3. Ennemis : les insectes
- Sur les boutures : coléoptères de la famille des hétéronychus qui rongent les jeunes boutures qui finissent par mourir. Parfois aussi ils dévorent la partie centrale de ces boutures.
- Sur les tiges :
¢ Punaises = piquent les jeunes pousses qui flétrissent et noircissent
¢ Cochenilles : sucent la sève et finissent par faire mourir les extrémités des jeunes tiges
¢ Coléoptère : ronge et écorce les tiges
¢ Termites : parfois, creusent les galeries dans les tiges
- Sur les feuilles :
¢ Cochenilles : sucent la sève
¢ Charançons : dévorent le parenchyme foliaire
¢ Coléoptères : dévorent le limbe des feuilles
¢ Chenilles : rongent les feuilles
¢ Hémiptères : dont les larves rongent les feuilles ; ce sont des Bemisia, vecteurs de la mosaïque
¢ Sauterelles : dévorent le limbe des feuilles
¢ Bœufs : consomment les feuilles et les jeunes pousses
- Sur les racines :
¢ Nématodes : provoquent des déformations des racines et favorisent l'apparition des pourritures
¢ Rats : rongent les tubercules
¢ Sangliers : apprécient les tubercules non amères

6. TECHNOLOGIE
Le "manioc vert " sert à préparer des rondelles, des bouchons, des cossettes, de la farine, du tapioca.
Toutes les opérations de transformation doivent permettre d'éliminer le glucoside responsable de la formation d'acide cyanhydrique dans les variétés amères (HCN).

6.1. Préparation des rondelles et des bouchons
Manioc vert
" Lavage : racines propres
" Décorticage : racines sans écorce
" Découpage : rondelles ou bouchons frais
" Séchage : rondelles ou bouchons secs
Rondelles ou bouchons secs.

6.2. Préparation des cossettes et de la farine
Manioc vert
" Lavage : racines propres
" Décorticage : racines sans écorce
" Découpage : cossettes fraîches
" Séchage : cossettes sèches
" Broyage : farine
Farine

6.3. Préparation de la fécule et du tapioca
Manioc vert :
" Lavage: tubercules propres épluchées
" Découpage Cossettes fraîches
" Râpage : Lait féculent + débris
" Tamissage :lait féculent + drêches
" Sulfitage
" Décantation : Fécule verte
" Séchage : Fécule sèche exportable
" Broyage : farine de fécule verte
" Cuisson : flocons de tapioca
" Séchage : flocons secs de tapioca
" Broyage : tapioca granulé
" Emballage

6.4. Valeur alimentaire du manioc
Composants Racines fraîches Cossettes Farine
Eau 61,0% 14,8% 13,7%
Matières amylacées 33,6% 74,3% 78,9%
Matières azotées 1,2% 2,7% 2,7%
Matières grasses 0,4% 1,5% 0,5%
Matières minérales 1,2% 2,2% 1,5%
Cellulose 2,6% 4,5% 2,7%

6.5. Détermination de la qualité des farines de manioc
Les farines de manioc sont classées en 3 classés A - B - C, suivant leur finesse, leur couleur, leur pureté, leur viscosité à l'état humide, leur teneur en cendres, leur degré d'humidité.

7- Production selon les pays
La production de manioc annuelle est d'environ 200 millions de tonnes par an. Elle est l'une des trois grandes sources de polysaccharides, avec l'Igname et l'arbre à pain, dans les pays tropicaux6.

Production en tonnes. Chiffres 2003-2004
Données de FAOSTAT (FAO)
33 379 000
18 %
33 379 000
18 %

22 146 800
12 %
24 230 332
12 %

18 430 000
10 %
20 400 000
10 %

18 473 960
10 %
19 196 950
10 %

14 944 600
8 %
14 950 500
8 %

10 239 340
5 %
9 828 000
5 %

7 100 000
4 %
7 100 000
4 %

6 890 000
4 %
6 890 000
4 %

6 149 897
3 %
6 149 897
3 %

5 699 331
3 %
5 600 000
3 %

5 400 000
3 %
5 400 000
3 %

5 228 500
3 %
5 370 000
3 %

3 675 147
2 %
4 000 000
2 %

3 901 500
2 %
3 901 600
2 %

3 900 000
2 %
3 900 000
2 %

Autres pays
24 463 620
13 %
25 204 633
13 %

Total
190 021 695
100 %
195 500 912
100 %

8- Utilisation du Manioc
Le manioc est utilisé comme semoule ou comme fécule (tapioca).
Les feuilles au-dessus de la plante peuvent être broyées pour fabriquer du pondu, un légume traditionnel.
Les plats les plus connus sont le foufou,le placali, l'attiéké un couscous de manioc qui est et demeure le deuxième aliment le plus consommé en Côte après, le Mpondu à base de manioc et de poisson, le Mpondu-Madesu, à base de manioc et de haricots, le tapioca, l’attoucou, le couscous de manioc ( garie).
Le manioc est aussi utilisé pour fabriquer une tortilla, le cassave, un pain le chikwangue et des bières traditionnelles telle la cachiri, le munkoyo ou la mbégé.
Le manioc est aussi un aliment dans l’élevage des bovins et des porcins
Au Brésil, on l'utilise beaucoup frit pour accompagner les grillades. En hiver, le bouillon de manioc est très populaire. Il est également utilisé en farine légèrement rôtie pour accompagner les haricots. Cette même farine est l'ingrédient principal de la farofa.

9-Bienfaits du manioc
Le manioc est un aliment digeste et énergétique. Quasiment dépourvu de protéines, de vitamines et de sels minéraux, il possède un fort taux d'amidon et de glucides qui lui permet d'atteindre les 137 kcal pour 100 g (le manioc doux peut atteindre les 262 kcal pour 100 g).
Valeurs nutritionnelles
pour 100 g
Protides
1,2 g
Glucides
33 g
Lipides
0 g
Calories
137 kcal
Ainsi, son fort taux glycémique lui permet de constituer un apport non négligeable de sucre, favorable aux personnes hypoglycémiques.
Enfin, le manioc tout comme le quinoa ne contient pas de gluten. Il joue alors un rôle de substitut de la farine de blé pour les personnes atteintes de maladies coeliaques.

 Conservation
Le manioc est un aliment fragile car son taux d'humidité est très élevé. Il faut donc le consommer rapidement après sa récolte. On peut le conserver au réfrigérateur quelques jours.




Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire